Le retour au ministère la Justice de Rachida Dati suscite l’indignation de féministes françaises, mais l’admiration outre-Manche.
Icône de la diversité, Rachida Dati va-t-elle également se transformer en symbole du combat féministe ? Femme moderne pour les uns, contre-exemple pour les autres. Son retour aux affaires, cinq jours seulement après avoir accouché, divise. Après l’étonnement, le gouvernement et la presse française ont salué l’énergie – toute sarkozyste – de la ministre si vite remise sur ses hauts talons. Le train des réformes n devant jamais ralentir, Rachida Dati a dû s’atteler à la suppression des juges d’instruction le jour même de sa sortie de clinique. Un « héroïsme » loué également hier par toute la presse britannique, du très populaire Sun au très aristocratique Daily Telegraph.
Le retour de la « SuperMum » a titré le Times. « Au lieu de rester six mois avec son bébé, Rachida est allée contre le fascisme (sic !) des féministes et des traditionalistes (il faut rester à la maison), s’est félicité une chroniqueuse. Mademoiselle Dati a démontré que les femmes peuvent ne pas subir les contraintes et les stéréotypes de la maternité. » Pour le Daily Express, journal le plus anti-français de toute la presse britannique, après avoir interrogé médecins et responsables de la famille pour savoir si Rachida était « responsable » ou « égoïste », la journaliste concluait : « Ce qui est dur à avaler, c’est ce que cette histoire nous dit sur les femmes françaises. Nous savions qu’elles cuisinaient mieux que nous, qu’elles s’habillaient mieux et qu’elles étaient plus sexy. Maintenant, il semble qu’elles sont aussi capables de gérer leur maternité mieux que nous. "
Une pression intolérable sur les femmes
Une admiration dont les féministes françaises ne veulent pas. Replaçant cette histoire individuelle dans son contexte social, certaines y ont vu une « incitation à s’asseoir sur les conquêtes » des femmes. « C’est un scandale. Les employeurs peuvent s’en servir, faire une pression intolérable sur les femmes », a protesté Maya Surduts, du Collectif national pour les droits des femmes. Même indignation, et inquiétude, chez les Chiennes de garde et au Planning familial. « En France, on ne sacrifie ni sa santé, ni son bonheur, ni l’équilibre de son enfant pour la carrière. On renonce encore moins à des droits sociaux durement gagnés. C’est au monde professionnel à s’adapter à la maternité, pas à la femme de sacrifier sa vie de maman pour quelques dossiers qui ne sauraient attendre. C’est ainsi que notre pays réussit l’exploit d’être le seul en Europe à être revenu au seuil de renouvellement des générations », analyse le site Internet de Marianne.
Source : francesoir.fr
La législation française ne changera pas pour autant. Du moins pas de manière aussi visible. Peut-être un jour le même système que pour les retraites. Tu peux partir cultiver ton jardin à 60 ans, à condition d'en avoir cotisé 50... Donc, un truc du genre, tu peux rester avec ton bébé 10 semaines, mais la sécu ne te versera plus que la moitié des indemnités journalières maternité. Il reste que les patrons, déjà hyper frileux lorsqu'il s'agit d'embaucher une femme en âge de procréer, n'hésiteront pas à se servir de l'exemple. Les mômes, c'est bien, les sous, c'est mieux.
Je préfère penser à cette petite fille, privée de maman dès sa naissance. Aucune fonction, aucune ambition, ne justifie l'abandon d'un enfant. Car pour moi, c'est bien de cela qu'il s'agit.