Le festival du film français de New York a réuni pendant dix jours des milliers de spectateurs et s'achève dimanche avec un bilan d'au moins neuf sorties américaines à venir et un remake prévus sur les 16 films présentés.
"Les gens semblent avoir été très contents de la programmation", dit John Kochman, directeur d'Unifrance USA, organisme de promotion du cinéma français, qui évoque une fréquentation allant jusqu'à 15.000 personnes, d'abord des Américains selon lui, pour ce "Rendez-Vous with French Cinema".
"Il est rare de voir le public de la Film Society (co-organisatrice du festival) applaudir debout", ajoute-t-il à propos de l'ovation réservée à "La Môme", projeté en ouverture le 28 février (sortie aux Etats-Unis prévue en juin).
"La féroce interprétation par Marion Cotillard d'une Édith Piaf en animal sauvage se jetant sur les barreaux de sa cage est l'immersion la plus stupéfiante d'une artiste dans le corps et l'âme d'une autre qu'il m'ait été donné de voir dans un film", a écrit le critique du New York Times, en présentant une sélection festivalière qui pour une fois "ne parle pas des tensions multiculturelles".
La moitié des 16 films étaient arrivés avec déjà un distributeur américain, mais pour les autres, "Rendez-Vous" peut être l'occasion d'en trouver un. "Nous espérons de bonnes nouvelles", dit M. Kochman.
Le 2e film de Zabou Breitman, "L'homme de sa vie", sera son premier à sortir aux Etats-Unis (courant 2007). "J'attends avec curiosité et impatience, non pas de connaître les chiffres, mais parce que les perceptions culturelles m'intéressent", dit-elle à l'AFP. "Ca me fait progresser".
Pour Pascal Arnold et Jean-Marc Barr, co-réalisateurs de "Chacun sa nuit", ce sera aussi le premier des quatre films en commun à sortir aux Etats-Unis.
Pascal Arnold constate, après les projections, que son film, basé sur un fait divers impliquant des adolescents, "suscite beaucoup de débats": "Les gens sont dans les questions concrètes, curieux de la véracité des faits, et le fait qu'on ne donne pas de réponse sur le fond gêne", remarque le cinéaste.
Il prépare deux autres longs métrages avec son comparse, l'un sur un serial killer dont le tournage va commencer en France et un projet américain avec Charlotte Rampling et Rosanna Arquette.
La comédie "Prête-moi ta main" (3,7 millions d'entrées en France) devrait en revanche faire l'objet d'un remake américain, après avoir été repéré à Cannes. Le réalisateur, Eric Lartigau, indique que les négociations vont bon train: "Un remake, c'est la classe, ça fait plaisir!".
Les Etats-Unis restent un pays très difficile d'accès pour les films en langue étrangère, qui y représentent 2% du marché, pour des raisons multiples (manque de salles, coûts de promotion, concurrence du cinéma américain indépendant).
AFP