Cinq gardes à vue annulées à Paris: les juges font-ils de la résistance?
Comment pourrait-on le dire..? Il semble que dans ce pays, une sorte de Résistance muette des juges s'organise afin de rappeler aux citoyens de France ce que le mot « Liberté » signifie.
Selon Le Nouvel Obs, le tribunal correctionnel de Paris a annulé sans autre forme de procès cinq gardes à vue au motif que dans la procédure à la française en la matière, les droits de la défense n'était pas assurés. Cette série de décisions s'inscrit dans la droite ligne juridique de la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l'Homme qui a condamné la France et son système de garde à vue.
Il y a une dizaine de jours, souvenez-vous, d'autres magistrats avaient annulé les procédures de garde à vue concernant les malheureux débarqués sur les plages corses. Il y a eu également des annulations à Bobigny, Nancy, Bordeaux...
Tout cela donne l'impression que les juges de France ont décidé de ne plus rien passer à l'actuel pouvoir, notamment à un président de la République, ancien ministre de l'Intérieur qui a consacré les huit dernières années de sa vie publique à maltraiter la magistrature française, composée selon lui de laxistes, d'irresponsables et de petits pois.
Dans ces conditions, on comprend pourquoi François Fillon a annoncé cette semaine une réforme de la garde à vue, réforme destinée à mettre fin à des abus que tout le monde connait désormais et qui frappent injustement et inutilement plus de 700 000 Français par an.
A ceux qui doutent encore de l'indispensable disparition de la garde à vue à la française, j'invite à lire le témoignage paru dans le Monde il y a peu d'une femme de soixante ans, qui, pour un taux d'alcoolémie supérieur à la norme s'est retrouvée humiliée comme jamais par des policiers indélicats.
"On vous met en "gav", vous retirez votre soutien-gorge", lui déclare un agent, qui lui demande si elle veut prévenir quelqu'un et appeler un avocat. "J'ai dit non, je ne me voyais pas appeler mon fils pour lui dire : maman est en garde à vue. Je pensais sortir bientôt. Plus tard dans la nuit, j'ai demandé un avocat, on m'a dit que c'était trop tard !", raconte Isabelle D. Fouillée, menottée les mains dans le dos, cette responsable juridique dans une banque, âgée de 60 ans, est emmenée par quatre policiers pour une visite médicale avant d'être placée en cellule de dégrisement au commissariat du Grand Palais. A 1 heure du matin, elle est ramenée au poste du 8e arrondissement où on la conduit au sous-sol. "Je vous préviens. C'est sordide, ça sent mauvais, mais c'est comme ça", lui dit un policier.
Isabelle D. ne se laisse pas faire. Alors qu'elle est menottée d'une main à un banc, elle réussit à se délivrer et se dirige vers la sortie. Et quand on lui demande de retirer son soutien-gorge, elle réplique : "Pourquoi vous ne prenez pas mes collants ? On peut se pendre plus facilement avec." "Vous nous donnez une idée", lui répond-on.
"Il faut demander pour aller aux toilettes, soupire t-elle. Vous passez devant une cellule d'hommes et vous devez laisser la porte ouverte. J'ai réclamé une couverture. J'ai crevé de froid toute la nuit. La lumière est restée allumée. Les pompiers sont intervenus dans la cellule d'à côté, parce que quelqu'un a fait une tentative de suicide. J'avais tous mes points de permis, je n'ai jamais eu de problèmes. J'ai été traitée comme une criminelle avec photos de face et de profil, prise d'empreintes. Je ne peux plus regarder un policier dans la rue. J'ai peur."
Une mésaventure qui peut arriver à chacun d'entre nous et donne raison à Beigbeder. Oui, la garde à vue à la française est une torture.
Source : lepost.fr
Et bien, j'espère que les adeptes de ces méthodes et de celui qui les a initiées vivront un jour la même expérience.
Mieux, je le leur souhaite ardemment.