France 24 a lancé lundi un décrochage quotidien de quatre heures en langue arabe, à destination des téléspectateurs du Maghreb et du Proche et Moyen-Orient, quatre mois après la naissance de cette chaîne française internationale d'information qui émettait jusqu'à présent en anglais et français.
Le décrochage a lieu tous les jours de 16H00 à 20H00. Sur ce troisième canal, arabophone, le décrochage est précédé et suivi de plages anglophones ou francophones, selon les pays, a indiqué Agnès Levallois, directrice adjointe de la rédaction en charge des contenus arabophones de la chaîne.
Le premier journal télévisé, à 16H00, a démarré avec une interview d'Alain de Pouzilhac, Pdg de France 24, qui a expliqué pourquoi la chaîne lançait un canal arabophone. Le premier fait d'actualité traité dans le JT concernait l'Iran et les tensions avec la Grande-Bretagne, a indiqué France 24.
Le premier débat, dans le cadre de l'émission "Face à face", mettait aux prises Michel Bounajem, correspondant du quotidien Asharq Al-Awsat, et Arlette Khoury, du quotidien Al-Hayat. Le ministre palestinien des Affaires étrangères Zyad Abou Amr sera le premier invité interviewé.
France 24 estime à quelque 20 millions de foyers le public potentiel, à savoir les téléspectateurs du Maghreb et du Moyen et Proche-Orient équipés pour recevoir les émissions diffusées par câble ou satellite.
Ces quatre heures de programmes sont calqués sur la structure des programmes en anglais ou en français: un journal de 10 minutes à l'heure et à la demi-heure, des débats et des magazines consacrés à l'économie, à la culture, aux sports et à la météo.
Les programmes sont confectionnés par 22 journalistes arabophones de huit nationalités différentes, au siège de la chaîne à Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), qui s'expriment en arabe classique.
Certains correspondants travaillant déjà pour les canaux francophone ou anglophone parlent arabe et pourront donc intervenir sur le canal arabophone. "Nous sommes en train de mettre en place notre réseau pour pouvoir réagir à l'actualité, aussi bien en Afrique qu'en Asie ou en Australie", a précisé Agnès Levallois. "L'idée est de pouvoir faire des duplex ou des téléphones dans les trois langues".
Quelques jours avant ce lancement, Mme Levallois et Alain de Pouzilhac ont effectué une tournée dans quatre métropoles arabes (Alger, Casablanca, Le Caire et Dubaï). "Ce qui nous a frappé, c'est la forte attente et l'intérêt que suscite l'arrivée de cette nouvelle chaîne", a déclaré la responsable des programmes arabophones.
"Nous avons ressenti un véritable intérêt, d'autant que France 24 est déjà pas mal regardée en français ou en anglais dans ces pays. Il y a donc déjà une habitude qui a été prise", selon Agnès Levallois.
Interrogée sur la différence entre le canal arabophone de France 24 et par exemple la chaîne Al-Jazira, Mme Levallois a souligné que France 24 arabophone est une chaîne française d'expression arabe.
"Nous allons traiter l'actualité internationale en langue arabe, mais cela ne veut pas dire que nous mettrons en priorité l'actualité du monde arabe. Cela dépendra de la hiérarchie des informations", a-t-elle déclaré.